Al-Wardani, un style éloquent (3)

Mardi 19 Janvier 2021-00:00:00
' Mohamed Abdel Hafez

Par moments, la vie nous fait de véritables cadeaux sur notre chemin. Il ne s’agit pas de gains, ni d’objets de valeur, mais des personnes que nous croisons par hasard et qui représentent une véritable aubaine. C’est ainsi que je peux évoquer ma relation avec l’écrivain Ihab Al-Wardani. Nous nous sommes rencontrés dans la ville de Mahalla Al-Kobra à la fin des années 80. Malgré nos différences idéologiques, une amitié solide s’est tissée entre nous. Au début, nous avons coopéré dans le cadre de petits salons culturels et littéraires qui n’avaient pas une grande importance. A l’époque, nous pensions que nous étions en train de conquérir la scène littéraire. Mais, je dois reconnaître que ces projets m’ont permis de découvrir la personnalité d’Al-Wardani. Quand il a publié son premier recueil, notre groupe de jeunes écrivains état au septième ciel. Je dois reconnaître que l’éloquence d’Al-Wardani est sans pareille. Il est capable de rédiger un récit surprenant qui enchante ses lecteurs. Dans les œuvres d’Al-Wardani, le village d’Al-Magoul se transforme en un univers moderne où les maisons sont surmontées d’antennes paraboliques qui s’ouvrent au monde et à la modernité. En effet, l’écrivain lui-même était toujours ouvert à toute forme de nouveautés littéraires, notamment celles en provenance du Maghreb arabe. A chaque fois que je me présentais à quelque chose de nouveau, Al-Wardani était à mes côtés. Il me soutenait et me suivait. C’était le cas lorsque j’ai présenté ma candidature pour devenir membre du conseil d’administration de l’Union des Ecrivains lors de deux sessions différentes. Même s’il avait une vision différente de la mienne, il m’a toujours soutenu et a appuyé mes efforts visant à créer une antenne de l’Union des Ecrivains dans notre province. Al-Wardani n’est plus dans notre monde, il l’a quitté, mais ses mots, ses positions, son soutien vont nous marquer à jamais. Il a laissé aussi plusieurs recueils, et œuvres romanesques. D’autres œuvres seront publiées à titre posthume. Mais, je dois reconnaître que j’ai eu la chance de le croiser et de connaître sa douce présence et amitié.